Nous venions juste de rentrer à la capitale, que le champion d'Emeraude nous emmena avec lui dans une nouvelle mission, apparemment très importante, pour qu'il se déplace lui-même. C'est à peine si nous avons eu le temps de panser nos blessures, de prendre un bain et de nous rendre présentable que, alors que nous prenions rendez vous chez son secrétaire, il sortit en trombe de son bureau.
- « Tiens, vous tombez bien ! Suivez moi » ordonna-t-il.
Sans poser de questions, nous le suivîmes et arrivèrent dans la cour où se trouvaient déjà huit samouraïs sur leurs chevaux. Le champion d'Emeraude monta sur son cheval et nous nous empressions de faire de même. A peine sortit de la ville, nous prenions la direction du Nord. Nous nous placions au milieu de la colonne afin de n'être ni en queue ni aux coté du Champion, qui n'est pas notre place de toute façon. Arrivé vers midi, le Champion d'Emeraude fit stopper la colonne afin de déjeuner. Au cours du repas, nous en apprenons un peu plus sur la raison de ce départ. Il paraît qu'il y a eu un mort au château, et il y a aussi une histoire de cheval assez bizarre. Akira qui comme à son habitude laisse traîner ses oreilles m'a également parler du clan de la Licorne. Finalement la colonne repart. Cela faisait maintenant deux heures que nous étions repartis, doucement la neige commença à tomber. Au fur et à mesure que nous avancions le sol devenait de plus en plus blanc. Avec ses montagnes blanches que l'on apercevait au loin, j'avais réellement l'impression de revoir la région de mon village. Une heure passa au bout de laquelle nous aperçûmes un château. Du même type que celui de Kyoteï, il était fortifié, entouré par une impressionnante muraille de pierre surmontée de deux tours jumelles. Bien au centre de cette muraille une immense porte était surmontée d'un pan de bois portant le Mon du Champion d'Emeraude. Nous nous trouvions devant son château. Nous n'étions plus qu'à quelques dizaines de mètres de l'entrée, que de chaque coté de la porte nous vîmes s'agiter des gardes. Ils avaient reconnu leur maître et s'apprêtaient à nous ouvrir les portes.
Une fois la porte franchis, un magnifique palais, plus qu'un château s'offrait à nous. Nous nous trouvions dans une très grande cour. Les serviteurs affluaient de tous les cotés afin de s'occuper de leur maître et de sa suite. A notre droite, je pus voir des écuries, je ne me rappelle pas avoir jamais vu autant d'écuries dans un même château. Sur la gauche une haie de gigantesques portes qui devaient donner dans les granges et réserves du château, mais aussi dans les appartements réservés à la suite du Champion d'Emeraude. Devant nous, une petite muraille fermait la cour où nous nous trouvions. Du haut de nos chevaux, nous pouvions apercevoir derrière cette muraille, un ensemble de petit jardin de pierres, parfaitement arrangé, malgré la neige qui le recouvrait presque entièrement. Un petit escalier permettait d'y accéder depuis la cour. A droite et à gauche de ces jardins, un peu vers le fond du château, se trouvaient les deux tours que nous avions repérées avant d'entrer dans le château.
Mais chose inattendue, juste devant nous, un grand cheval à la robe blanc tacheté (NDM : ca porte un nom mais je sais plus) attendait tranquillement, une couverture jetée sur son dos. Je dis bien jetée et non posée. Si elle avait été posée, elle pendrait de la même façon de chaque coté. On voyait bien, alors que nous nous trouvions à près de vingt mètres, qu'un mouvement trop brusque du cheval la ferait tomber immédiatement. Le plus inattendu n'était pas de trouver un cheval dans un château, mais plutôt la race du cheval choquait. Je ne suis pas un spécialiste, mais je reconnus sans hésitation cette race. Plus grand que nos chevaux, d'une bonne trentaine de centimètres à l'encolure, ces chevaux étaient presque exclusivement montés par une famille du clan de la Licorne : la Famille Otaku. Cette famille est très connue pour ses Vierges de batailles. Armée de cavalières redoutables, elles ont la particularité d'effectuer une charge totalement silencieuse. Chose très impressionnante sur un champ de bataille. Mais que venait faire ce cheval ici. Nous allions bientôt le savoir.
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