Nous montâmes l'escalier suivant le garde jusqu'à une porte qu'il nous ouvrit et nous laissa passer. C'était un petite pièce de réunion, très simple. Elle devait servir au Daïmio pour donner des ordres de missions. En face de la porte, un siège imposant couvrait une grande partie du mur. De chaque coté, était accrochée une estampe. Une petite table basse en bois sur laquelle était disposé une théière et deux tasses, ainsi que quelques papiers faisait office de mobilier. Le siège était rehaussé par une estrade qui courrait sur la longueur de la pièce. Tsume Takashi y était assit et Daïdoji Uji se tenait à sa droite, debout sur l'estrade. A sa gauche un magistrat du clan de la Grue, d'un grade assez élevé se tenait debout en bas de l'estrade. A notre arrivé, ils se tournèrent vers nous et Daïdoji Uji pris la parole.
- « Votre réputation pour dénouer des affaires délicates nous à décidés à vous confier une nouvelle mission. Découvrir et châtier le responsable de la mort de Tsume Retsu ! »
- « Mes hommes vous aideront dans votre enquête. Le général Shisoma », dit- il en désignant la troisième personne, « vous guidera dans le château. Allez ! Et venger mon père ! »
Nous suivîmes le général Shisoma dans l'escalier qui menait en haut de la tour. Cet escalier en colimaçon donnait l'impression de ne jamais s'arrêter. A chaque étage, le palier se présentait de la même façon ; Un petit couloir, d'environ six ou huit mètres de long sur trois de large comportant trois portes en bois. Nous sommes loin des palais de la capitale, avec ces murs épais en pierre et ces lourdes portes en bois massif. Seul la décoration rappelait que nous étions à Rokugan. A chaque étage que nous gravissions, elle s'étoffait de sorte que le dernier étage, qui était le plus richement décoré ne laissa aucun doute sur les personnalités qui séjournaient dans ces pièces. Le plafond, en dalle de papier sur un quadrillage de bois, et la fin de l'escalier indiquait qu'il n'y avait que le toit au dessus de nous. Le général nous guida vers la chambre du fond.
- « A qui sont les autres chambres de cet étage ? », demandais je avant d'entrer dans la pièce.
- « Celle à votre gauche est celle du fils, Tsume Takashi. L'autre est la mienne. »
- « Chaque étage est gardé par deux gardes, » continua-t-il tout en nous précédent dans la pièce »et deux autres se tiennent directement devant la porte de notre Daïmio. »
- « Et ou sont ces gardes actuellement, général ? » demanda Akira.
- « Ils doivent laver leur honneur de n'avoir pas su protéger notre Daïmio. Ils sont actuellement consignés dans leurs chambrés en attendant l'heure de la cérémonie. »
- « Qui a trouvé le corps du Daïmio ? » fis je tout en commençant à examiner la pièce.
- « C'est la servante qui vient réveiller notre Daïmio chaque matin. » répondit le général.
- « Pouvez vous tous les faire venir, que nous leur posions quelques questions, tant qu'il est encore possible. »
Pendant que le général Shisoma donnait des ordres à un garde "nouvellement affecté" Akira et moi commencions à fouiller la chambre. C'était une pièce de quatre mètres sur quatre. Sur le mur opposé à la porte, il y avait la seule et unique fenêtre étroite. A droite en entrant se trouvait, exactement au milieu du mur, un râtelier à armes vide. Par terre un coffre finement décoré et au fond à gauche de la pièce une porte. Mais pas une porte comme celle donnant sur le couloir. C'était une simple porte de bois servant à séparer deux pièces. Celle donnant sur le couloir était bien plus épaisse et plus lourde, une sorte de fortification. Mais malgré l'épaisseur de cette porte, une personne se trouvant devant la porte entendrais n'importe quel mouvement dans cette pièce tant le plancher en bois criait sous nos pas. De l'autre coté du mur gauche se trouvait le futon qui servait de couche au Daïmio.
- « Où donne cette porte ? » demandais-je pendant qu'Akira auscultait les murs à la recherche de je ne sais quelle porte dérobée.
- « C'est le cabinet de toilette. Vous pouvez le fouillez, mais il n'y a rien. »
Effectivement, il n'y avait rien, juste un tabouret et un petit meuble sur lequel on trouvait de quoi se coiffer et se vêtir. Alors que je fermais la porte en me retournant, je vis au milieu de la pièce un petit objet brillant. Je me jetais sur cette découverte alors qu'entrais la servante. C'était une perle de Obi de couleur...
- « Orange, » fit Akira qui venait de me rejoindre, « comme celles du clan du Lion. »
Nous nous somme dirigés vers la porte, où attendait la servante. Derrière, alignés dans le couloir, se trouvaient les gardes qui avaient fauté. Ils se tenaient sur deux lignes, tête basse. Leurs kimonos ne portaient plus les signes de leur rang, et leur mines abattues en disaient long sur leur moral.
- « Avez vous entendu ou aperçu quelqu'un dans la tour cette nuit ? »
- « Non. » répondirent ils après quelques secondes d'hésitation.
- « Quels sont ceux qui se tenaient devant la porte de la chambre. », deux des gardes firent un signe, « Et vous n'avez absolument rien entendu venant de la pièce ? »
- « Non, aucun bruit. » répondit un des deux gardes.
- « Ils se sont assoupis pendant leur garde ! » affirma le général
- « C'est étrange que vous n'ayez rien entendu. Le moindre pas fait grincer le plancher de cette chambre. Bien vous pouvez disposer. »
- « Pas vous ! », héla Akira en retenant la servante.
- « Vous étiez là quand le Daïmio s'est couché hier soir ? », demanda Akira. « Vous n'avez rien remarqué d'inhabituel chez lui ? »
- « non absolument pas. Mais je crois que sa dispute avec son fils pendant le repas l'avait un peu contrarié tout de même. »
- « Rien ne vous semble changé dans cette pièce », nous étions alors retourné dans la chambre. « , rien ne manque ? »
- « ... », après quelques moments d'hésitations la servante répondit, « Non je ne pense, peut être le coffre. En général, il est collé contre le mur, je le sais c'est moi qui range la chambre. Mais cela n'a rien de bizarre, pour l'ouvrir entièrement, il faut l'éloigner du mur. C'est déjà arrivé plusieurs fois. »
- « Une dernière question. La fenêtre et le volet étaient fermé lorsque vous êtes venus ce matin ? »
- « Oui, Je ne les ai ouvert qu'après avoir appelé les gardes. »
Ayant remercié la servante, nous continuions à examiner la chambre tout en cherchant le moyen qu'aurait pu utiliser le meurtrier pour rentrer et surtout sortir sans être vu. Le couloir est impraticable. La fenêtre est bien trop haute pour être accessible depuis le sol. Et même en grimpant, le volet fermé aurait empêché une arrivé surprise. Et même s'il s'était caché dans la chambre pendant le repas, il n'aurait pas pu fermer la fenêtre et le volet après son départ. Non décidément la fenêtre n'était pas la bonne solution.
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