Les Possessions / Chapitre 1

Compte rendu de l'aventure d'après MIRUMOTO AKIRA

Ce matin là je me levais croyant avoir fait un cauchemar. Mais non, la douleur me rappelait que je m'étais bien fait mal au bras après avoir essayé de casser ce drôle de gros masque en porcelaine souriant à l'extérieur et grimaçant à l'intérieur que nous avions récupéré Susano, Kadatsu et moi après avoir livrer une de nos plus belles batailles rangées.

Un de nos derniers partenaires de combat, Ninsei du clan du crabe pour ne pas le nommer l'avait subtilisé à deux moines qui avaient été désignés pour le garder. D'ailleurs, le grand prêtre très gêné de leur déconvenue nous montra comme il lui était facile d'asseoir sa position hiérarchique en envoyant les deux malheureux prier jusqu'à l'épuisement.

Susano bien touché le jour précédent (et oui il ne se retient pas) commençait à sortir du coma où il était tombé (pas trop profond ce coma ! il est déjà rétabli le bougre). Se retrouvant tous les trois, Kadatsu et moi au pied de la paillasse où repose notre ami Susano (pas très confortable mais ils n'ont que ça au temple, pauvreté oblige), nous entamons une conversation sur la destination possible de notre voleur (pas de Bagdad celui-là). Kadatsu nous fait remarquer (heureusement qu'il est là ce shugenja) que Ninsei voulait emmener le masque dans une ville du clan du Lion (et pourquoi telle est la question).

Donc après cette réunion au sommet, nous décidons de poursuivre Ninsei, accompagné de huit miliciens (deux samourais, deux lanciers et quatre archers) que nous adjoint le prêtre désolé que ses sujets aient manqué à leur devoir de gardiens. Il nous prévient quand même que les huit hommes ne nous accompagnerons que dans le territoire du clan du scorpion. Susano a l'air en pleine forme (normal c'est un champion) et donc en fin de matinée nous prenons tous (même les chevaux que nous montons sinon il y aurait désordre) la route "de la montagne des gobelins" désignée par les gardes de la ville, en espérant juste que cette appellation soit erronée ou légendaire.

Au pied des monts nous nous arrêtons à un premier relais dans lequel Kadatsu apprend de l'aubergiste (avec l'aide de quelques pièces) que Ninsei est passé et possède près de trois heures d'avance sur nous (normal il était au triple galop). Nous on prend notre temps (trois quart d'heure d'arrêt), on se restaure (il y a toujours des morfals) mais on repart en quadruple vitesse (pauvres montures !). Au bout d'un moment (assez long) on croise des paysans (en tous cas ça y ressemble) en chariot que l'on interroge. Et oh miracle ils ont bien vu quelqu'un correspondant à notre fugitif. Après bien une heure de poursuite, on arrive enfin dans un village, où les habitants ont l'air agités (que dis-je, ils sont carrément affolés. Comment va-t-on faire pour les calmer ?).

On voit arriver le responsable du village avec un garde. Il nous explique alors que des gosses ont trouvé un inconnu mort (c'est à lui qu'on va offrir des fleurs) dans une grotte un peu plus haut sur la colline. Et dis donc, t'es sûr que c'est pas un ours ton mort ! Comme bien sûr on ne peut pas y aller à cheval, nous décidons de laisser les chevaux et deux hommes pour les garder (des fois qu'on se les ferait voler aussi). Après un quart d'heure de marche intensive nous arrivons aux contreforts de la grotte.

Après une petite enquête nous distinguons une rangée de traces relativement grandes (le voilà ton ours) et d'autres vagues traces de pas. On peut alors mettre un nom sur le cadavre : Ninsei. Que venait-il faire ici ? La fouille de la caverne ne donne rien (comme quoi ce n'était pas celle d'Ali-Baba). Susano fouille les environs et découvre un cheval attaché à une pierre (je dirais même un rocher ou alors le cheval est gentil et attend calmement son cavalier). Les différents entretiens approfondis avec les enfants (plus tard en présence des parents) ne donnent rien (pourtant d'habitude ils sont prêts à dire n'importe quoi ces sales mômes). Le médecin nous confirme la rigidité du mort. On sait jamais avec tout ce qu'on a déjà vu par le passé il valait mieux s'en assurer.

Nous décidons de rester dormir au village et nous prenons donc des chambres dans une auberge. Nous mangeons bien (nous profitons à fond jusqu'à plus faim et plus soif) car le repas nous est offert. Il faut dire que ce n'est pas tous les jours Byzance et qu'on commence à dépérir. En fin de compte la nuit se passe sans incident (ni mineur ni majeur. Rien. Le vide absolu !). Donc le lendemain nous sommes en pleine forme et nous partons à brides abattues dans la seule direction possible pour nous. Après de longues chevauchées (fantastiques) où nous rencontrons quelques caravanes sans intérêt nous arrivons au "Château de la tromperie", ville encaissée dans une vallée avec un port attenant sur le fleuve qui y passe.

Ce qui nous arrive dans cette ville est une autre histoire que je vous raconterai plus tard.

Les Possessions / Chapitre 2